Très positivement, sans incident notable. La progression du nombre de licenciés suit globalement la tendance nationale observée par la FFR. La Semaine nationale des Écoles de rugby a été une réussite, et les compétitions ont repris dans de bonnes conditions.

La LIFR se caractérise par la coexistence de clubs très structurés, situés à Paris et dans la petite couronne, qui évoluent à un haut niveau fédéral, et d’autres implantés dans des zones plus éloignées, aux réalités proches de celles des clubs ruraux. Les premiers sont souvent confrontés à un manque d’infrastructures, tandis que les seconds doivent composer avec l’éloignement et des moyens plus limités. Si les préoccupations ne sont pas très éloignées au global, le décalage entre la grande médiatisation du rugby et son plus faible nombre de licenciés se vit pleinement en Île-de-France. L’offre de loisirs et de culture en région parisienne est telle pour des pratiquants-consommateurs que la fidélisation demeure toujours un défi.

Indépendamment des fonctionnements classiques d’une ligue de cette importance, je pense au scolaire. Nous avons un vice-président, Serge Moronvalle, entièrement dédié à ce thème. Mieux y faire connaître le rugby est essentiel, peut-être aussi faire venir les enfants vers les clubs, notamment toujours plus de filles, tout en s’appuyant sur les comités départementaux que l’on souhaite impliquer de plus en plus, sous la direction d’une autre vice-présidente, Marie-Chantal Gay. En matière de citoyenneté, nous avons été pionniers des actions avec les QPV et c’est un pôle dédié toujours important.

La Ligue Île-de-France a été ligue pilote du dispositif jusqu’à la saison dernière. À l’époque du Covid, nous avions un peu plus de temps pour poser les bases de ce projet. Florian Grill en était alors le président, avant que Thierry Alliesse ne lui succède. L’objectif était de valoriser le travail sociétal des clubs à travers les domaines qui sont devenus les piliers actuels du Label. Nous voulions offrir un outil de reconnaissance simple, sans dossier administratif, permettant aux clubs de se situer, non seulement entre eux, mais aussi par rapport à leurs propres progrès. Durant trois saisons, les résultats ont montré que la performance sportive ne garantissait pas forcément une forte implication sociétale. Une fois élu à la tête de la FFR, Florian Grill a souhaité étendre cette démarche à l’échelle nationale.

Je fais partie d’un groupe de travail dont le comité de pilotage se réunit 4 ou 5 fois par an, quand, en interne, les salariés et bénévoles œuvrent très régulièrement pour le LCE. Mon rôle est avant tout explicatif et dans l’analyse des actions, quantitativement avec l’apport des données d’Oval-e et qualitativement avec l’analyse sur place des CTC. Le but était d’automatiser de plus en plus de critères et de calculs, tout en réglementant avec l’aide du Département de l’Administration des Affaires Juridiques et de la Conformité (DAJC).

Nous avons ajusté certains critères devenus moins pertinents, tout en apportant quelques améliorations à la marge. L’idée reste la même  : éviter aux clubs toute lourdeur administrative ou dossier supplémentaire. Au contraire, nous souhaitons que ce Label gagne en visibilité et en reconnaissance à l’extérieur. Les clubs, portés par leurs bénévoles, agissent déjà beaucoup au quotidien ; il est donc normal que la mise en œuvre de certaines actions puisse être grandement simplifiée.

Les clubs passent déjà beaucoup de leur temps à constituer des dossiers ou répondre à des appels d’offres avec leurs collectivités, des organismes ou autres partenaires. Ils apprécient cette nouvelle évaluation uniforme qui se veut la plus objective possible. Après les interrogations suscitées par la première saison, on a l’impression que ce Label Club Engagé est déjà entré dans les mœurs et le quotidien des clubs.

Au départ, il ne s’agissait pas d’un pilier. C’est vrai que nombre de clubs ne prennent pas beaucoup de points avec cette thématique. Il faut souvent une action forte ou significative dans le domaine pour en recueillir les bienfaits. Cela dit, des actions du quotidien comme le tri des déchets, l’usage de produits en circuit court ou la vigilance sur les économies d’énergie ont autant de bienfaits écologiques que des résultats valorisables avec le Label.

Quelques retours d’expérience ont montré que des clubs hautement représentés dans l’échelon sportif étaient parfois surpris de ne pas être très bien classés au global ou pour certains critères. Nous avons pris le temps d’expliquer avec pédagogie que leur école de rugby ou leur section féminine était encore en développement, et qu’ils menaient moins d’actions sociales ou d’initiatives « Du stade vers l’emploi ». Il a fallu bien préciser qu’il ne s’agissait pas de critiques, mais d’un moyen de stimuler chacun en s’inspirant des bonnes pratiques d’autres clubs. L’un des points positifs de la nouvelle version du Label est qu’un club peut désormais se situer par rapport à d’autres structures similaires – en taille, en zone géographique ou en nombre de licenciés. L’objectif n’est pas de créer une compétition, mais de favoriser l’autoévaluation et d’encourager une réflexion constructive sur les pistes d’amélioration ou les opportunités à saisir.

Plusieurs clubs ont choisi de présenter le Label directement auprès des mairies ou des collectivités, en mettant en avant son intérêt et sa portée. Cela change le regard porté sur le club, désormais perçu au-delà de ses seules équipes séniors ou de son école de rugby. L’impact est réel  : cette reconnaissance peut déboucher sur des soutiens financiers, des partenariats, des aides matérielles ou l’arrivée de nouveaux licenciés, parents et bénévoles. Certains clubs ont même noué des collaborations avec des collectivités ou des entreprises pour développer des actions communes. Le club n’est plus seulement un lieu de performance, mais une véritable force éducative et citoyenne

C’est un club complet et formateur avec 3 étoiles à son EDR. La quasi-totalité de l’équipe séniors qui évolue en Fédérale 3 provient de notre formation. Cet ADN est notre plan stratégique qui nous tient particulièrement à cœur. Ensuite, il est actif dans les écoles locales ou lors d’actions citoyennes, notamment avec des QPV. Le RCMC dispose aussi d’une solide section rugby santé à 5.

On va se poser la question de la pertinence de certains critères. À titre d’exemple, on a plus de 90 % de clubs qui ont une note maximale ou presque pour un critère. Inversement, certains autres sont faibles. Un second axe de travail consiste à mieux récompenser, notamment via Rugby au Cœur ou l’ANS, les clubs qui s’engagent concrètement sur certains piliers. L’objectif est de faire de ce Label une véritable référence pour tout le rugby français.

J’essaie simplement de redonner au rugby ce qu’il m’a transmis, ainsi qu’à mes enfants  : le goût du collectif, la rigueur et de solides amitiés. C’est une vraie fierté de voir combien le club de Montesson Chatou s’est structuré et de constater les progrès de la Ligue d’Île-de-France. Aujourd’hui à la retraite, si j’arrive chaque matin à 8 heures à la Ligue, ce n’est pas par obligation, mais parce que j’évolue dans un environnement qui me correspond parfaitement.